Article du Sud-Ouest du 1er juin 2010 :
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Ex joueur des Girondins de Bordeaux, Francisco Navarro conteste l’une des anecdotes du livre de Jean-Miche Larqué, l’ancien international et actuel consultant sur TF1
Il y a quarante-six ans, il disputait la finale de la Coupe de France avec les Girondins. C’était contre Lyon, à Colombes, devant 32 777 spectateurs. Et malgré la défaite, 2–0 avec un doublé de Nestor Combin, Francisco Navarro garde un souvenir ému de son parcours de footballeur professionnel, entièrement effectué à Bordeaux (1958–1966). Une précieuse période qui fleurit ses souvenirs et colore sa jeunesse. « J’ai joué sept saisons en Division 1, avec notamment un titre de vice-champion en 1965. À l’époque, on ne gagnait pas beaucoup d’argent. Les footballeurs n’étaient pas riches. Pour moi, qui arrivais du Maroc, c’était comme des vacances. J’ai vécu des années sensationnelles et des amitiés éternelles. »
Alors, lorsque Francisco a lu le livre de Jean-Michel Larqué, « Vert de rage », l’ouvrage lui est tombé des mains. À 77 ans aujourd’hui, celui qui mena l’ES Rochelaise jusqu’en CFA en tant qu’entraîneur-joueur, à la fin des années 1960, n’admet pas qu’on revisite son passé en mystifiant le lecteur et qu’on souille la mémoire de ses coéquipiers. « Larqué n’a pas le droit d’inventer n’importe quoi sans se soucier des conséquences. Il salit tout un club. »
« Larqué va trop loin »
L’objet de son courroux : une bagarre générale à laquelle l’ancien capitaine de Saint-Étienne, alors junior, aurait assisté sur un terrain d’entraînement des Girondins de Bordeaux. L’ancien international (14 sélections), devenu consultant et président du District des Pyrénées-Atlantiques, cite plusieurs noms de joueurs, dont celui de Francisco Navarro, « qui se sont mis sur la gueule ! ». Larqué poursuit son récit. « En rentrant à la maison, j’ai dit à mon père que Bordeaux, ce n’était pas fait pour moi. »
Francisco Navarro dit avoir tenté de se rapprocher de Jean-Michel Larqué et de témoigner sur RMC Info afin de rétablir la vérité. En vain. Il sait bien que l’anecdote ne mérite pas une fracassante polémique. Juste une mise au point. « En tant qu’amoureux du football, j’ai aimé Saint-Étienne et respecté Larqué, le joueur. J’ai même apprécié ses commentaires de matches à la télévision. Mais là, il va beaucoup trop loin. C’est un menteur. Je suis prêt à être confronté avec lui, mais il est injoignable. »
« Pur mensonge ! »
Il en arrive même à revoir son jugement sur l’homme. « Son livre, ce ne sont que des polémiques insignifiantes, de vaines critiques sur le football actuel, une charge contre la FFF et Domenech… et de jolis compliments sur sa personne. Ce mensonge porte le discrédit sur ce qu’il raconte par ailleurs. Comme lorsqu’il dénonce la mauvaise hygiène de vie de René Ferrier, un superbe joueur, 24 fois international qui, selon Larqué, buvait beaucoup de vin rouge avant l’entraînement. Pour le moins, cela manque de classe. »
Bernard Beaudet, ancien des Girondins, également cité dans cette « bagarre », fait moins dans la rondeur courtoise et la critique ciselée. Contrarié, il tacle sévèrement. « Tout cela n’est que pur mensonge. Ce livre résume parfaitement le personnage, que je n’aime pas plus comme journaliste que je ne l’estimais en tant que joueur. On ne pouvait pas s’attendre à mieux de sa part. Sur un terrain, il pleurnichait toujours auprès des arbitres pour dénoncer les adversaires et obtenir des fautes. » Fallait pas les énerver ! Foi de Girondins !