pacoborel a écrit:Il y a deux mois, on se plaignait de l'inflation des sommes dépensées dans les transferts. Il y a six semaines, on s'enthousiasmait pour le "renouveau offensif" du championnat. Il y a un mois, on était reparti sur les erreurs d'arbitrage. Il y a deux semaines, Domenech était sujet d'indignation nationale. Cette semaine, trois fumigènes pètent simultanément dans trois stades et on change de disque, en partant cette fois-ci sur le thème de l'indignation avec ses éternels refrains "mais que fait la police, ma bonne dame".
Les médias sportifs nous font du "Sarkozy" : chaque semaine (chaque jour) engendre un nouveau débat souvent creux sur le foot. Tout ça, c'est du réchauffé qui tourne constamment sur lui-même. Excepté le cas Domenech (Ah c'est toujours bon de taper sur Raymond - il y a de quoi -, au moins en s'indignant sur son maintien en poste, ben on se désintéresse de bien des choses plus importantes, y compris dans le domaine du sport), les autres sujets ne m'ont pas réagir plus que ça. Les erreurs d'arbitrage, c'est le débat éternel. Le renouveau offensif ? Il me rappelle le fameux "le championnat est relancé" quand l'OL n'avait plus que 9 points d'avance sur son deuxième... La violence dans les stades, c'est un marronnier sans fin et malheureusement sans solution toujours accompagné de discours d'indignation énervants.
Le truc, c'est qu'on fait du superficiel (comme Sarkozy, du moins médiatiquement), du court terme, de l'instantané. C'est aussi l'époque qui veut ça. Un minimum de recul et desprit critique vis-à-vis des médias simpose donc.
pacoborel a écrit:Mais putain, notre société (et son miroir abrutissant, la presse popu représentée par L'Equipe et autres) a la faculté de concentration d'une huître à marée basse ! Y en a franchement marre de ces grands discours indignés et démagos qui épousent sans nuance ni recul le cours de l'actu, brassent des grands concepts, utilisent de grands mots sans réfléchir à leur sens et caressent le non-intellect du tout venant dans le sens du poil.
Moi qui m'intéresse énormément à l'analyse du discours médiatique (politique, notamment), je te rejoins quelque peu dans ta diatribe Paco, notamment sur la reprise des discours gluants de la bien-pensance médiatico-politique. Cela marche aussi en matière de football.
pacoborel a écrit:J'attendrais un peu plus d'esprit critique d'un forum de footnos plutôt que des simples copier-coller des torchons que sont devenus FF (qui perd de l'argent comme son sang un hémophile) et l'Equipe (dont les unes sont conçues par des gamins de sixième).
Oui, après, Shogun a le droit de citer ces journaux s'ils partagent son point de vue ! Perso, je ne lis plus FF depuis qu'ils sont passés à deux numéros par semaine (ça fait une trotte maintenant !). Quant à L'Equipe, je le lis très rarement...
pacoborel a écrit:Excusez ce coup de gueule mais ces derniers temps on ne rase plus les pâquerettes sur ce forum, on leur fait carrément le maillot.
Ah bon ! Je n'ai pas ce sentiment-là... Par contre, je trouve que ça manque de "débats" animés sur des sujets d'hier et d'aujourd'hui. Vu la qualité des posteurs de ce forum, je suis parfois un peu frustré. Mais sans plus.
Pour en revenir aux débordements de supporters et au problème des "ultras", j'ai bien mon opinion sur la chose ! Assez tranchée et à mon avis peu partagée ici.
Moi, je ne suis pas un "supporter" dans le sens où je vais très rarement au stade, je ne suis pas spécialement une équipe (Lens, bof, c'est juste l'équipe du coin ! Monaco, de moins en moins...). Je n'achète pas les maillots de mes équipes "préférées". Encore moins leurs produits dérivés. Bref, je ne consomme pas football !
Je me refuse de vivre 24h/24 au rythme du football et des résultats de mon équipe favorite ! Au risque de paraître « élitiste », je ne comprends pas ces supporters qui vivent à 100% pour leur club. Je narrive pas à concevoir ce type de vie, moi le vrai supporter de football, le jeu ! Jy vois une certaine forme dopium du peuple, sans vouloir faire sociologie du supporter de comptoir. Attention, je ne dénigre pas les supporters (à distinguer des spectateurs), loin de là. Mais je ne veux surtout pas leur donner trop dimportance ! Ils participent, via leurs chants (à Bollaert, « les corons » de Pierre Bachelet me donnent des frissons !) et leurs tifos, au spectacle dun match. Ils ont bien entendu, en tant que « client » (beurk, je naime pas ce terme) ou abonné, le droit dexprimer leur colère ! Mais ça doit sarrêter là pour moi ! Le football aux footballeurs ! Les types qui balancent inconsciemment des « bombes agricoles », jettent des fumigènes au risque de blesser, tabassent dautres supporters (une pensée pour le supporter toulousain tabassé sauvagement par des dingues qui se disent supporters du Partizan de Belgrade), je le dis clairement comme Loulou Nicollin : « ce sont des merdes » ! Ultra ou pas, je men fous ! Dailleurs, javais des potes des Reds Tigers, groupe Ultra lensois. Jai personnellement connu son ancien président.
Ceux qui utilisent le foot pour dégueuler leur haine de la société, ce sont les ennemis du football. Cela dit, ils sont minoritaires (et ne sont pas forcément des ultras).
En revanche, un point très intéressant à analyser, cest le (nouveau) rapport entre les supporters et les joueurs ou dirigeants dun club pro aujourdhui. Jy vois même un sujet footnos car pour moi, cest la perte de lidentité des clubs qui une des causes de cette montée de violences (qui a toujours existé !). Bien souvent, les supporters restent le seul ancrage inamovible (ou presque) avec lhistoire de leur club. Les supporters ne se reconnaissent plus en ces joueurs mercenaires qui embrassent lemblème du maillot et qui se barre au bout de trois mois. Idem pour les présidents actionnaires. Et je les comprends aisément. Ils se sentent légitimes par rapport à tous ces personnes « passagères » qui ruinent lidentité de leurs clubs. De ce point de vue, ils ont voix au chapitre. Autre élément : la prédominance du résultat à court terme. Tu perds 3 matchs, cest la révolution, les supporters manifestent. Il y avait beaucoup plus dindulgence et de patience auparavant, notamment dans les clubs moyens de L1. Ce qui se passe à Nice (public historiquement « chaud ») et à Grenoble est révélateur de ce changement. Mais je le répète, quitte à faire du politiquement correct, cela nexcuse en rien ces actes de violence répétés mais pas nouveaux
Cétait mon point de vue ! Discutable, bien entendu !