shogun a écrit:l'échauffement des gardiens allemands dans un "Onze" de 1980 :
" les 2 gardiens pénètrent sur le gazon, comme deux tennismen sur un court. Titulaire et remplaçant dans la même tenue : short, bermuda et gants à la Sepp Maier. Premiers échanges de balle. Les équipes suivent, sifflées ou applaudies selon qu'elles rendent visite ou qu'elles recoivent. L'échauffement peut alors commencer, comme sur tous les terrains du monde. L'échauffement des gardiens retient l'attention de l'étranger. Tout a été préparé, mis au point, calculé pour que le gardien entame les premières secondes de la partie dans un état de disponibilité physique et de concentration morale exemplaires. Voilà ce qui s'appelle la rigueur allemande ... "
fan club Sepp Maier
L'Allemagne de l'Ouest a longtemps eu une longueur d'avance sur les autres quant à la qualité de ses gardiens de but.
La Bundesliga étant sans aucun doute la mieux dotée à ce poste de 1975 à 1990.
Plusieurs raisons à cela :
- la formation et les méthodes d'entrainement. Les seuls livrets techniques et autres manuels d'entrainement (de qualité) complètement dédiés aux spécificités du poste provenaient d'Allemagne dans les années 80.
- le matériel et les équipements. Les marques allemandes, notamment Uhlsport, étaient en avance sur les concurrents. Les gants proposés, les pantalons ou shorts matelassés proposés par cette marque n'avaient pas d'équivalents chez le Coq Sportif, même Adidas était en retard sur ce point / Uhlsport.
-l'approche technique du poste. Les gardiens allemands avaient des techniques qui leur était propres Par exemple dans les sorties en un contre un ils ne se livraient pas, et donnaient le minimum d'informations à l'attaquant. A contrario les gardiens français, comme beaucoup d'autres nations, avaient tendance à se coucher trop vite facilitant la tâche du buteur qui, s'il avait le sang froid nécessaire comme Platini, se jouait facilement du portier. Par ailleurs le gardien allemand avait déjà une vision moderne de son rôle. Il ne cherchait pas forcément à bloquer le ballon, mais plutôt à le détourner pour éloigner le danger sans prendre trop de risque (Andrés Koepke étant l'exemple suprême dans cet exercice). Ces techniques et les postures rappelant les techniques de gardiens de hand dont elles étaient forcément inspirées c'est indéniable. Autre exemple, quand la règle d'évolution du gardien ballon en main dans la surface a changé, rapidement on a vu les gardiens allemands s'adapter en jouant le ballon au pied pour le sortir de la surface et relancer comme un joueur de champ. David Seaman n'a fait que reprendre cette technique que Schumacher faisait avant lui.
- la préparation physique. Les gardiens allemands étaient déjà des athlètes. Si Maier n'avait rien d'un golgoth, ceux qui sont venus après (Schumacher, Illgner, Immel) étaient de beaux bébés comparés à nos Baratelli, Ettori ou Bats... Ils impressionnaient l'adversaire par leur corpulence, notamment lors d'une certaine séance de t.a.b douloureuse.
Si l'on fait abstraction (est-ce possible ?) des qualités douteuses de Toni Schumacher en ce qui concerne sa personnalité, il faut reconnaitre qu'il incarnait à l'époque ce qui se faisait de mieux au poste de gardien de but. Ce qui ne l'a pas empêché de se rater lors de la finale de la CM86, petite vengeance de l'histoire nous concernant hin hin !