... La Sport Nostalgie

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Message non lu Dim 06 Jan 2008 16:36

... La Sport Nostalgie

Eh oui, il n'y a pas que le foot dans la vie et contrairement à ce que certains peuvent penser, les fans de foot ne vivent pas dans un caverne à hésiter entre le pack de bierre et le paquet de chips. Il y a d'autres sports et bien d'autres sujets que le sport mais vu que je veux m'arrêter sur le sport en général, je ne vais pas plus développer que les autres domaines ne m'en veuillent pas trop. :P Bref, êtes vous également fana de l'histoire d'autres sports, peut-être même du sport en général ? Sans parler de l'histoire avec un grand H mais bref je m'égare. ;)

Pour ceux qui ont du temps à perdre en ce dimanche pluvieux de janvier, voici de quoi lire un peu ^^ :

"Sir, you are the greatest athlete in the world."

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Quel athlète exceptionnel que ce Jim Thorpe ! Américain, en partie Français, Indien et irlandais, double champion olympique, joueur professionnel de football américain et de baseball, pratiquant aussi le basket-ball, touche-à-tout de génie tel est le portrait succinct de celui que l'on considère comme l'un des plus grands athlètes du XXème siècle. De son vrai nom Wa Tho Huck (« Sentier Brillant »), Jim Thorpe est né dans la réserve des Sac and Fox en Oklahoma le 28 Mai 1887 ou 1888 (sa date de naissance reste controversée). Il fit des études à l'université indienne de Carlisle (Pennsylvanie) avec laquelle il participe aux compétitions de football américain (jouant à divers postes selon les rencontres), de baseball, de lacrosse et bien sûr d'athlétisme. Il se fit pour la première fois remarquer en 1911 lorsque lors d'un match de football américain face à Harvard (18-15) il marqua tout les points de son équipe (quatre field goals et un touchdown). Son équipe termina la saison avec un bilan de 11 victoires pour une seule défaite. L'année suivante, il mena Carlisle au titre national universitaire, marquant 25 touchdowns et 198 points. Cette même année, il fut sélectionné pour participer aux Jeux Olympiques de Stockholm dans les épreuves combinées du pentathlon (saut en longueur, lancer de javelot, 200 mètres, lancer du disque et 1 500 mètres) et du décathlon (100 mètres, saut en longueur, saut en hauteur, lancer du poids, 400 mètres, lancer du disque, 110 mètres haies, saut à la parche, lancer de javelot, 1 500 mètres) qui faisaient leur apparition aux JO ainsi qu'en saut en longueur et en hauteur (avec élan dans les deux cas, précision importante puisqu'à Stockholm les épreuves sans élan de hauteur et longueur faisaient leur dernière apparition aux JO). La première épreuve programmée était le pentathlon. Thorpe remporta 4 des 5 épreuves, n'échouant qu'au lancer du javelot où il prit une très méritoire 3ème place en tenant compte du fait qu'il n'avait pratiqué cette discipline avant 1912. Il remporta bien évidemment la médaille d'or de l'épreuve avec un total de 7 points (on additionnait les places dans les différentes disciplines), devant le Norvégien Ferdinand Bie (21 pts) et l'Américain James Donahue (29 pts). Après cette entrée en matière couronnée de succès, Jim Thorpe participa aux deux concours du saut en hauteur et du saut en longueur. Il prit dans le premier la 4ème place à égalité avec son compatriote Egon Erickson avec pour meilleure performance un saut à 1m87 (l'Américain Alma Richards l'emporta avec une barre de 1m93) à seulement deux centimètres du recordman du monde de l'époque, premier homme à franchir la barre des 2 mètres, George Horine. En saut en longueur, il finit "seulement" septième avec un meilleur saut à 6m89, loin des 7m60 (synonymes de record olympique) du vainqueur, lui aussi américain, Albert Gutterson. La dernière épreuve pour Jim Thorpe était le décathlon dont le favori était le héros local Hugo Wieslander. Thorpe s'imposa avec près de 700 points d'avance sur le Suédois, remportant au passage 4 des 10 épreuves : le lancer du poids, le saut en hauteur, le 110 mètres haies et le 1 500 mètres. Durant la remise des prix, le roi Gustav V de Suède déclara qu'il était "le plus grand athlète du monde". Lors de ces JO suédois, Thorpe fit aussi une apparition dans un deux matchs d'exhibition de baseball qui opposait deux équipes d'athlètes américains. Ce n'était pas la première fois que Jim Thorpe s'essayait à ce sport et cela allait bientôt déclencher une tempête dans le monde très feutré de l'olympisme...

A cette époque là, les règles régissant le statut amateur des athlètes participant aux Jeux Olympiques étaient très strictes. Les athlètes qui avaient reçu des récompenses financières lors de compétitions, qui étaient professeurs de sport, ou qui avaient auparavant joué contre des professionnels n'étaient pas considérés comme "amateur" et n'avait donc pas le droit de prendre part aux compétitions olympiques. La rigidité extrême de ces règles allaient causer la chute de Jim Thorpe dans ces temps où l'amateurisme marron était roi. En effet, début 1913, un journaliste américain en quête de sensation révéla que Thorpe avait joué comme professionnel au baseball. C'était effectivement le cas puisqu'il avait participé à l'Eastern Carolina League pour l'équipe de Rocky Mount Railroaders, en 1909 et 1910, recevant une paye minuscule : 2$ par match et au mieux de 35£ par semaine. C'était alors une pratique courante pour les joueurs universitaires de monnayer leurs talents durant l'été dans des équipes professionnelles mais la plupart, au contraire de Thorpe, utilisaient pour l'occasion des pseudonymes. Si le grand public ne se soucia guère du passé de Thorpe, la AAU (Amateur Athletic Union) prit l'affaire très au sérieux. Elle le déchut rétroactivement de son statut amateur et demanda au CIO de faire de même ce qu'il fit à l'unanimité. Le Comité Olympique décida d'enlever à Jim Thorpe ses titres, médailles et récompenses et de le déclarer "professionnel". Le Norvégien Ferdinand Bie et le Suédois Hugo Wieslander furent donc respectivement déclarer champions olympiques du pentathlon et du décathlon. Toute sa vie durant, Jim Thrope fut donc mis au ban du monde olympique comme un paria, privé de médailles qu'il avait légitimement gagné. Il ne fut réhabilité qu'en 1982, près de 30 ans après son décès lorsque le CIO décida de réintégrer Thorpe comme champion olympique ! Fait insolite, il y a donc dans le palmarès des Jeux Olympiques de 1912, deux champions olympiques du pentathlon et deux champions olympiques du décathlon. Peu après cette affaire, de nombreuses équipes de baseball professionnelles voulurent engager Jim Thorpe. En 1913, il s'engagea avec les New York Giants et joua sporadiquement comme outfielder durant trois saisons. Le manager des Giants John McGraw le voyait plus comme un argument médiatique que comme un joueur régulier alors que Thorpe revenait à un sport qu'il n'avait pas pratiqué depuis plus de deux ans. C'est ainsi que si les Giants disputèrent (et perdirent) les World Series en 1913 face aux Philadelphie Athletics (4-1), Jim Thorpe n'eut pas l'occasion d'y participer. Après une saison 1916 blanche, il revint en 1917 mais fut vendu tôt dans la saison aux Cincinnati Reds. Il ne fit qu'un bref passage dans l'Ohio, agrémenté tout de même par 77 matchs, puisqu'il retourna aux Giants en 1918. Il fut échangé en 1919 contre Pat Ragan des Boston Braves. Il y jouera ces derniers matchs de ligue majeure cette même année. En tout, en 6 saisons en MLB (Major League Baseball), il disputa 289 rencontres pour 91 runs marqués et 82 "runs" battus pour une moyenne à la batte de 0,252. Pour vous situer, le légendaire Babe Ruth affiche quant à lui une moyenne de 0,342 sur 22 saisons. Jim Thorpe continua à jouer au baseball dans des ligues mineures jusqu'en 1922. Mais revenons en arrière, parallèlement à sa carrière de baseballer, Thorpe n'avait pas abandonné le football américain. En 1915, il avait signé avec les Canton Bulldogs pour un salaire de 250$ par match, un salaire énorme à cette époque. Thorpe était exactement ce qu'attendait de lui, le manager général des Bulldogs Jack Cusack : un joueur au talent exceptionnel (pouvant jouer à de très nombreux postes différents) et une attraction inégalable pour le public. Avec Thorpe comme joueur et coach, les Bulldogs remportèrent des "championnats du monde non officiels" en 1916, 1917 et 1919. En 1920, les Bulldogs furent un des 14 équipes fondatrices de l'American Professional Football Association (APFA), qui, deux années plus tard, allait devenir la National Football League (NFL) appelée à devenir célèbre. Jim Thorpe fut nommé président de l'APFA, tout en continuant à jouer et à entraîner pour les Bulldogs. Canton termina la première saison de l'histoire de la NFL avec un bilan de 7 victoires pour 4 défaites et 2 matchs nuls. En 1921, Jim Thorpe quitta les Bulldogs pour les Cleveland Tigers où il tint également le rôle d'entraîneur/joueur avec à la clé un maigre bilan de 3 victoires pour 5 défaites. Mais comme beaucoup d'équipes de l'époque, la franchise de Cleveland disparut à la fin de la saison suite à des problèmes financiers. Thorpe rejoignit alors une autre franchise de l'Ohio, les Oorang Indians composée uniquement d'Amérindins. Même si les résultats de l'équipe restèrent très modestes (3-6 en 1922 et 1-10 en 1923), Thorpe fit une nouvelle fois étalage de tout son talent, étant même sélectionné par la Green Bay Press Gazette dans l'équipe NFL de 1923. Bel exploit pour un joueur dont la franchise avaient des résultats pour le moins peu reluisants. Les années suivantes, Thorpe porta le maillot de différentes franchises les Rock Island Independents, les New York Giants avant de faire un éphémère retour aux Canton Bulldogs et de conclure sa carrière professionnelle aux Chicago Cardinals en 1928 à l'âge de 41 ans. Jim Thorpe aura en tout participé à 52 matches en NFL pour six équipes différentes. Ces quelques matchs lui auront permis de signer une performance pour le moins insolite : il a évolué pour la franchise des New York Giants dans deux ligues majeures différentes : en MLB et en NFL ! Un exploit qui semble pour le moins inimaginable à l'heure actuelle mais qui n'est pourtant pas inégalé. Steve Filipowicz en fit de même dans les années 1940...

Après sa carrière sportive, Jim Thorpe dut faire plusieurs travails pour faire vivre sa famille. Durant la Grande Dépression en particulier, Thorpe fit de nombreux rôles de figuration dans des films, jouant notamment des rôles d'indiens dans les Westerns. Il fit également une très courte apparition dans le chef d'oeuvre de Ernest Schoedsack et Merian Cooper, King Kong en 1933. Il travailla également comme maçon, videur, agent de sécurité et rejoignit même brièvement la marine marchande américaine en 1945. Sa santé se dégrada au début des années 50 et une troisième attaque cardiaque l'emporta le 28 Mai 1953 à son domicile de Lomita en Californie à l'âge de 64 ans. Un grand champion s'en allait, athlète on ne peut plus complet, véritable vedette des premiers temps épiques de la NFL, élu troisième athlète américain du XXème siècle par l'Associated Press derrière Babe Ruth et Michael Jordan, excusez du peu !

Ses Jeux de Stockholm :

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Pentathlon :

Saut en longueur : 7m07
Lancer de Javelot : 46m71
200 mètres : 22"9
Lancer du Disque : 35m57
1 500 mètres : 4'44"8

Décathlon :

100 mètres : 11"2
Saut en Longueur : 6m79
Lancer du Poids : 12m89
Saut en Hauteur : 1m87
400 mètres : 52"2
Lancer du Disque : 36m98
110 mètres Haies : 15"6
Saut à la Perche : 3m25
Lancer de Javelot : 45m70
1 500 mètres : 4'40"1
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L'homme du Transsibérien

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Message non lu Dim 06 Jan 2008 17:02

Merci Xav, de nous parler de cet immense athlète trop méconnu.

Mais justement, j'avais lu quelque part il y a très longtemps que Jim Thorpe avait été "coulé" par l'olympisme américain parce qu'il mettait trop en avant ses origines amérindiennes !
S'il y a des infos là-dessus... ;)

Message non lu Dim 06 Jan 2008 17:35

C'est vrai qu'à l'époque l'olympisme américain n'avait absolument rien fait pour l'aider. Ses origines amérindiennes y sont certainement pour quelque chose. Peut-être aussi des querelles plus personelles, puisque un de ses coéquipiers dans cette équipe olympique américaine de 1912, Avery Brundage qui a du terminer 5ème ou 6ème, il me semble, du pentathlon, lorsqu'il devint plusieurs décennies plus tard président du CIO, refusa tout au long de sa présidence d'accorder une quelconque réhabilitation à Thorpe.

Enfin l'affaire en elle même n'est pas très claire car il était préciser dans le réglement de ces Vèmes JO que toute réclamation sur les résultats devaient intervenir au maximum dans les 30 jours suivant la cérémonie de clôture (qui se déroula le 22 Juillet 1912). "L'affaire Thorpe" n'éclata qu'au début 1913 soit bien longtemps après le délai imparti mais cela ne gêna guère le CIO de marcher allègrement sur ses propres réglements....

Message non lu Ven 29 Fév 2008 23:21

Fanny Blankers-Koen, la Ménagère Volante !

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Fanny Blankers-Koen fut et reste encore la plus grande athlète néerlandaise de l'histoire. Elle fut élue par l'IAAF (la Fédération Internationale d'Athlétisme) athlète féminine du siècle en 1999. Elle est décédée le 25 janvier 2004 à Hoofddorp aux Pays-Bas. Voici le portrait que lui avait réservé le livre Athlétisme - Qui est la plus grande championne de tous les temps ?, paru aux Editions du Stade en juillet 1999. Chronologiquement, c’est la première grande athlète de l’histoire. Fanny Koen fut couronnée reine des Jeux Olympiques de Londres en 1948, la reprise des Jeux après la Seconde Guerre mondiale. Elle y remporta quatre médailles d’or (100 m, 200 m, 80 m haies, relais 4 x 100 m), c’est-à-dire autant que Jesse Owens en 1936 à Berlin. La « Hollandaise volante », comme elle fut surnommée après ses triomphes, frappa d’autant plus l’opinion qu’elle était mère de deux enfants, âgés de 6 et 2 ans : Jan junior (comme le père) et Fanny junior (comme la mère). En un temps où l’athlétisme féminin était en pleine conquête, la découverte d’une maman superchampionne précipita l’événement. Les hommes réalisaient qu’une révolution était en marche. Francina Elsje Koen (c’est son patronyme de naissance) est née le 26 avril 1918. Quelle malchance ! Ses plus belles années sportives auraient dû se situer pendant les années de guerre, alors que l’olympisme était en sommeil. Aux Jeux de Londres, elle a déà 30 ans. Mais elle ne se retirera de la compétition que six ans plus tard. Sa façon de se jouer du destin. Fanny (comme ses parents l’ont surnommée) est née à Braam, petit village entre La Haye et Amsterdam. Son père est agriculteur. Il admire tellement sa fille qu’il part s’installer à Hoofddorp, une bourgade plus importante et proche d’Amsterdam, pour que la vie y soit plus facile pour elle, et il y ouvre une entreprise de transports. Après l’école communale, Fanny suit les cours d’une école ménagère, ce qui lui vaudra plus tard l’autre surnom de « Ménagère volanteé, bien qu’on ne l’ait jamais vue voler sur un balai ! Elle se sent attirée par le sport à l’âge de 14 ans. Mais pas par l’athlétisme d’abord. Adolescente, elle préfère la natation, et la gymnastique, dont son professeur sera le premier à détecter ses dons pour la course. Elle a le teint diaphane, mais ses mensurations (1,75 m pour 63 kg) ne la prédisposent pas trop à la gym, affaire de filles plus menues. Elle ne tarde donc pas à abandonner les agrès et à déclarer à son entraîneur de natation : « J’hésite entre la natation et l’athlétisme ». Et l’autre de répliquer : « Choisis plutôt l’athlétisme. Nous avons déjà beaucoup de bonnes nageuses aux Pays-Bas ». Fanny prend donc en 1935 le chemin de l’ADA, le club féminin d’athlétisme d’Amsterdam. C’est la qu’elle rencontre Jan Blankers, ancien triple sauteur, journaliste et entraîneur, qui va faire d’elle une championne hors série. Après quelques victoires régionales, elle bat son premier record national … sur 800 m. Mais ce n’est manifestement pas sa distance, ce que comprend son mentor. Changement de club donc, et sous les couleurs de Sagitta (comme flèche), Fanny Koen gagne en 1936 les titres nationaux du 200 m… et du saut en hauteur (ce qui lui vaut d’être sélectionnée dans cette discipline pour les Jeux de Berlin, où elle termine sixième). En 1938, elle conquiert les médailles d’argent du 100 m et du 200 m aux Championnats d’Europe à Vienne. Une déception, parce qu’elle a battu, quelques semaines plus tôt, son premier record du monde (11" aux 100 yards, soit 913 m). Mais elle commence à étalonner sa valeur par rapport aux meilleures. Et c’est là que survient la guerre. Le 29 Août 1940, elle épouse Jan Blankers. Elle se consacre à ses occupations domestiques, mais n’oublie pas de s’entraîner, même lors de sa première grossesse. Malgré la pénurie de vivres et les hivers rigoureux. Au cours de l’été 1942, elle bat le record du monde du 80 m haies. L’été suivant, ceux des sauts en hauteur (1,71 m) et de longueur (6,25 m). En 1944, elle améliore son record du monde du 100 yards (10"8). Elle s’est prouvée qu’elle est capable de briller dans de nombreuses disciplines.

La paix revenue, elle a 27 ans. Aux championnats d’Europe à Oslo, en 1946, elle triomphe au 80 m haies et au 4 x 100 m (sa fille est née quelques mois plut tôt). Mais ce sont les Jeux de Londres qu’elle a choisi pour objectif principal. A Londres, malgré son âge « avancé », elle participe à 11 courses et remporte 11 victoires, avec quatre médailles d’or à la clé. Ce qui frappe les techniciens, c’est son apparente facilité sur la piste de Wembley, pourtant abîmée par des orages succesifs. Aux micros tendus vers elle, elle n’oublie pas de susurrer : « Un baiser pour Jan, un baiser pour Fanny. Et un baiser pour leur père qui doit être en train de danser autour de la table… » Jan Blankers n’a pu se déplacer à Londres, mais sa femme explique ce qu’elle lui doit : « Mon mari a toujours raison ». Amsterdam lui réserve un retour triomphal. « Plus que pour Churchill », affirment les gazettes néerlandaises. Des milliers d’admirateurs l’attendent devant la gare. Elle est conduite à la mairie dans une calèche tirée par quatre chevaux blancs, son mari et ses deux enfants à ses côtés. Et elle, tout simplement : « Je n’ai fait que courir vite. Je ne vois pas pourquoi les gens font tant d’histoire à ce propos. » La carrière de Fanny Koen est loin d’être finie. En 1950,à Bruxelles, elle s’adjuge trois titres européens : 100 m, 200 m, 80 m haies. En 1952, elle confirme l’étendue de sa gamme athlétique en battant le record du monde du pentathlon avec 4692 points. La voilà à Helsinki, en 1952, pour ses troisièmes Jeux Olympiques : elle chute en finale du 80 m haies. Elle s’était toujours affrimée « aussi nerveuse qu’une chatte avant une compétition », mais elle avait toujours retrouvé le calme sur la piste. Cette fois, son équilibre inné n’avait pas pris le dessus. Après cet échec, Fanny décide donc d’arrêter sa carrière internationale. Elle a du mal à s’éloigner des stades et participe encore à quelques épreuves aux Pays-Bas. Elle ne dit un adieu définitiv à la compétition qu’en 1955, à 37 ans. En remportant le titre national… du lancer du poids ! Son palmarès unique mérite plus que la considération. Il comporta la bagatelle de 58 titres nationaux, 5 titres européens, 4 médailles d’or olympiques, 11 records du monde. En vingt ans de carrière : encore un record, celui de la longévité. Fanny Koen ne pouvait pourtant abandonner l’athlétisme aussi « tôt ». Elle devint , après sa retraite, une dirigeante de qualité. Chef de l’équipe néerlandaise d’athlétisme aux Jeux de Rome, de Tokyo et de Mexico. Elle se retira comme elle a toujours vécu, dans la discrétion. Laissant l’image d’une sportive accomplie. Parvenue à la gloire sans jamais rien abandonner de sa vie tranquille d’épouse et de mère de famille. Ses compatriotes l’adorent toujours. Ils ont fêté le 26 avril 1998 ses 80 ans avec le faste qui convenait, dans le stade qui porte son nom à Hengelo.

ERRATUM - Le site du CIO, source qui semble pour le moins crédible sur le sujet, indique que son mari, en l'occurence Jan Blankers, était lui-même champion olympique. Il aurait été sacré lors des Jeux Olympiques d'Amsterdam en 1928 sur l'épreuve du Triple Saut. Or s'il participa bien à ces Jeux à domicile et termina même dans les dix premiers au Triple Saut, le Néerlandais fut bien loin d'accrocher le titre olympique ou même une quelconque breloque.

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En 1928, le titre revint au Japonais Mikio Oda avec un saut à 15m21 devant l'Américain Levi Casey (15m17) et le Finlandais Vilho Tuulos (15m11). Cette performance fait même de Oda devient le premier Asiatique à s'imposer dans une épreuve olympique individuelle. Si Jan Blankers ne décrocha pas de médaille olympique, les Pays-Bas réussirent à amasser tout de même 19 médailles lors de ces IXèmes Olympiades dont 6 d'or grâce Bep van Klaveren en boxe dans la catégorie poids plume, à Maria Braun sur 100 m dos Femmes à Charles Ferdinand Pahud de Mortanges en Concours Complet Individuel (équitation), à Bernardus Petrus Leene et Daan Van Dijk en cyclisme sur piste (sur 2000 m en tandem hommes) et à ses équipes de gymnastique féminine et de concours complet (équitation).
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L'homme du Transsibérien

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Message non lu Sam 01 Mar 2008 12:04

C'est tout simplement phénoménal !

Ce n'est pas le titre d'"athlète féminine du siècle" que l'IAAF aurait dû lui décerner, mais celui d'"athlète du siècle" tout court !

Surtout si on replace sa carrière dans le contexte de l'époque : guerre, condition féminine en général, statut de la femme dans le sport (puisque visiblement elles étaient bridées dans le nombre de concours auxquels elles pouvaient participer).

Un grand modèle sportif à prendre en exemple sans aucun doute.
Et bravo pour ce nouvel article, Xav ! ;)

Message non lu Jeu 13 Mar 2008 7:12

D'accord elle est
Incontestablement la plus grande.
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Message non lu Dim 01 Fév 2009 19:33

dans le basket de notre enfance, 2 clubs sont devenus mythiques de par leurs palmarès, leurs stars, leurs "histoires" mais aussi par des contextes particuliers ( la salle d'Orthez, par exemple ...) et des matchs qui sont restés dans l'histoire du sport français, ce sont Pau-Orthez et le CSP Limoges ...

or, ces deux "monuments" du basket français sont aujourd'hui dans le creux de la vague :
- après avoir été relégué en National, Limoges est revenu il y a quelques saisons en Pro B mais semble y végéter et sont au-milieu de tableau
- quand à Pau-Orthez, ils sont bons derniers de Pro A et bien que n'étant pas, encore, lâchée, cette équipe semble promise à la relégation

à noter qu'à Brest en Pro B évolue toujours, à 38 ans, Jimmy Vérove qui avait gagné avec Limoges la Coupe d'Europe en 93 : joueur de club, grosse volonté et très expérimenté, il tient l'équipe depuis de nombreuses années !
je crois que Limoges fut la 1ère équipe française à remporter une Coupe d'Europe en sport co' .....

fan club Jim Bilba
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Michel Platini du forum

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Message non lu Ven 01 Mai 2009 18:24

il y a 15 ans disparaissait Ayrton Senna ....
le temps passe bien vite !

fan club Alain Prost
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Message non lu Dim 10 Mai 2009 22:31

Pau-Orthez, l'Elan Béarnais, sera l'an prochain en Pro B avec Limoges ....

Imaginez Nantes et St Etienne en L2 ! heu, ben, peut-être aussi ....

décidément, les clubs historiques de notre jeunesse vivent mal ce nouveau siècle !

fan club Apollo Faye
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Message non lu Dim 29 Nov 2020 22:13

Re: ... La Sport Nostalgie

une star qui mériterait d'être plus connu à l'heure ou Maradona nous quitte
alors certes ce n'est pas un sport que l'on connait mais...............

DONALD BRADMAN crickett

Né en 1908 à Cootamundra, un village du bush australien, «the Don», capitaine de l¹équipe australienne de cricket de1936 à 1948, avait été anobli en 1949 «pour services rendus au cricket».

Bradman était le Pelé, le Fangio, le Merckx du cricket. En France, on pourrait dire le Jean-Claude Killy, pour son palmarès inégalé et inégalable

Dans un sport qui adore les statistiques, les traditions et les personnalités, Bradman s¹est imposé, avec humour et modestie dans toutes les catégories. Dans les années 1930 et 1940, il a inscrit l¹un des plus incroyables records de l¹histoire de tous les sports : il a marqué 6 996 runs (points) en 52 tests matchs, avec une moyenne de 99,94 points par match. En plus de deux siècles, trois autres cricketers ont atteint, et à peine dépassé, les 60 runs de moyenne. Le capitaine actuel de l¹équipe australienne, Steve Waugh, l¹un des grands maîtres du cricket moderne, tourne autour des 50. Pour l¹égaler , «un joueur de basket devrait marquer 43 points de moyenne par match, a calculé un statisticien. Michael Jordan en a marqué 32».

Bradman est aussi l¹un des mythes de l¹Australie. Il a incarné deux vertus que les Australiens adorent s¹attribuer. Le «battler», le modeste petit gars du bush qui réussit au-delà de toutes les espérances; et pendant la Dépression, dans les années 30, au cours d¹une fameuse série de matchs contre l¹Angleterre, le courage face à l¹adversité, la hargne et l¹élégance face à l¹ancienne puissance coloniale.

«Il fut plus qu¹un grand cricketer, estime le Premier ministre John Howard; sa personnalité a dominé l¹Australie comme personne ces cent dernières années.» Le leader de l¹opposition, Kim Beazley, n¹est pas en reste: «Pour beaucoup d¹Australiens, la fin de Sir Donald Bradman sera ressentie comme celle d¹un membre de la famille. Il fut une icône, un exemple, un héros.» Sa légende va bien au-delà de l¹Australie. «Pour les Indiens, Sir Donald Bradman, était Dieu», dit le Bradman indien, Sunil Gavaskar. On raconte que quand Nelson Mandela est sorti de prison, en 1990, l¹une des premières choses qu¹il voulut savoir, c¹est si Bradman était toujours vivant.

fascinant
Coach du Stade de REIMS

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