Coupe du Monde -- Russie 2018
MENACE DE BOYCOTT ?
La menace d'un boycott du Mondial 2018 pourrait-elle être plus persuasive qu'une nouvelle liste de sanctions économiques pour amener la Russie à revoir son attitude dans la crise ukrainienne ? La question est posée mercredi par le Financial Times qui a eu connaissance d'un document actuellement en circulation à Bruxelles entre les pays membres de l'Union Europenne. Ce texte évoque une «action coordonnée au sein du G7 (Ndlr : États-Unis, Japon, Allemagne, France, Royaume-Uni, Italie, Canada) et au-delà pour recommander la suspension de la participation de la Russie à de grands événements culturels, économiques ou sportifs (courses de Formule 1, compétitions de football de l'UEFA, Coupe du monde 2018, etc.)».
Il est toutefois acquis que le boycott du Mondial ne fera pas partie du train de nouvelles sanctions attendu vendredi et qui devrait rester sur les rails des précédentes, de nature économique, prises fin juillet. Malgré la pression de plusieurs délégations présentes à Bruxelles comme celles des pays baltes (Estonie, Lituanie, Lettonie). «Ce genre de discussion (sur le boycott) est opportun, car nous ne voyons pas de bonne volonté du côté russe», estime un diplomate letton, cité par le FT.
Pas un sujet pour la FIFA
Il existe deux précédents comparables, le boycott des Jeux olympiques de Moscou en 1980, suite à l'invasion de l'Afghanistan, suivi du boycott par les pays de l'Est des Jeux de Los Angeles en 1984. Pour le chef analyste d'Eurasia Group, Mujtaba Rahman, «boycotter une manifestation sportive internationale prestigieuse piquera les Russes beaucoup plus que n'importe quelle sanction économique envisagée à ce jour.» En Angleterre et en Allemagne, des élus ont préconisé le boycott, mais la fédération allemande est opposée à une sanction «préjudiciable qu'aux sportifs». Sans surprise, la FIFA est sur la même ligne : «L'histoire a montré que le boycott des évènements sportifs n'était pas la solution la plus efficace pour régler les problèmes». Mardi, Sepp Blatter, le patron de la FIFA, a répété que la Coupe du monde Russie 2018 «n'avait pas à être remise en question».