Le Football en temps de guerre
Si l'on doit s'interroger sur la place des footballeurs dans le conflit, on peut aussi s'intéresser au traitement du conflit dans les médias et les institutions sportifs.
Comme l'écrivait Pierre Bourdieu dans "comment être sportif?", ce qui étonne d'abord dans l'histoire du sport est cette chronologie autonome qui évacue la réalité extèrieure aux faits sportifs.
Un premier exemple flagrant: dans le tableau des champions de France, on passe de Sète champion 1939 à Lille champion 1946... comme s'il y avait eu hibernation pendant 6 ans.
Il en va autrement pour la Coupe de France qui n'a pas connu d'interruption dans les annales durant les années du conflit et donc pour la Coupe, la guerre n'a pas eu lieu.
Entre ces deux histoires officielles, il existe un milieu. Le football a continué durant tout le conflit et le professionnalisme n'a jamais réellement cessé, cependant les règles durant le conflit furent aménagées et l'on en arriva à des aberrations telles que le RC Strasbourg champion de Dordogne en 1940... ou des joueurs opérant dans 6 clubs différents durant la même saison.
L'attentat du 11 septembre l'a bien montré, lorsque survient une crise internationale majeure, les manifestations sportives s'arretent pour un temps (et pour un temps bref seulement).
Concernant du championnat 1938-39, il est rarement mentionné qu'il s'interrompit à la fin de septembre 1938 lors de la conférence de Munich puisque la France avait déclaré la mobilisation générale. Comme les footballeurs professionnels étaient des hommes mobilisables, ils furent requisitionnés dans leurs casernes...
Il n'existe en France, à ma connaissance, aucun travail de fond sur le football et les footballeurs durant le conflit, néanmoins des travaux sur le sport sous Vichy et des travaux sur la vie quotidienne pendant l'Occupation commencent de plus en plus à s'occuper aussi du sport et nous renseignent assez précisement.
Plusieurs choses frappe celui qui s'intéresse à la question comme le public qui assistait aux matches et l'apparente normalité des compétitions ou encore la continuation de matches internationaux et d'une presse sportive.
La question est d'une compléxité extreme.
Concernant les joueurs, on retrouve durant cette période des footballeurs résistants, des footballeurs qui partent dans les FFL, les FFI, des footballeurs qui partent au STO, d'autres qui choisissent de devenir professionnels pour éviter le STO et, comme nous l'avons vu aussi dans le cas, limite, de Villaplane des footballeurs qui choisissemt le pire, certains finissent aussi dans les camps d'extermination.
Si le sujet vous intéresse, si vous avez des exemples ou des remarques on pourrait aller un peu de l'avant dans la discussion mais comme je redoute de vous ennuyer ou de monolpoliser la parole, je préfère d'abord avoir d'abord votre avis. Merci d'avance (et n'hésitez pas à dire que ça vous gonfle et que cela n'est pas l'objet du forum si vous le pensez).