Jeu 14 Mar 2013 19:35 par Fred-29
Petite interview du prof de sport de mon fils.
Roche doit être solide comme un roc
(FIFA.com) Jeudi 14 mars 2013
En juin, la Coupe des Confédérations de la FIFA rassemblera au Brésil certains des plus grands talents de la planète foot, dont la vie professionnelle a toujours été rythmée par le ballon rond. Mais Tahiti fera figure d’exception.
La sélection est principalement composée d’amateurs, qui évoluent presque tous dans le modeste championnat de l’île principale de la Polynésie française. Malgré l’intensité de la concurrence à Brésil 2013, cette formation regroupant pêle-mêle employés de bureau, ouvriers, enseignants et autres vendeurs est bien décidée à laisser son empreinte.
À l’instar de la grande majorité de ses coéquipiers, le gardien Mikaël Roche doit concilier sa vie professionnelle avec la préparation pour ce rendez-vous avec la crème mondiale. "C’est assez difficile car il faut se lever très tôt tous les matins", raconte le professeur d'EPS à FIFA.com. "Ce n'est pas forcément un boulot physique, mais c'est exigeant. J'ai juste le temps de rentrer chez moi, de prendre mon sac et d'aller sur le terrain donc l'emploi du temps est très serré."
Le temple du football
Si la sélection tahitienne a connu plus de bas que de hauts ces dernières années, tout a changé en juin 2012 aux Îles Salomon, où les Toa Aito (les guerriers de fer) ont surpris le continent en remportant leur première Coupe des nations de l'OFC. Habituéaux rafales de questions de ses élèves, le portier s'attend à se retrouver sous le feu des attaques des meilleures équipes du monde en juin.
Pourtant, il n'échangerait sa place pour rien au monde. "Dès le coup de sifflet final de la finale de la Coupe des Nations, j'ai couru vers mes coéquipiers en criant 'On va au Brésil, on va au Brési !'", se rappelle Roche. "Dans le foot, on a toujours envie d'aller plus haut. Là, on va au Brésil, le temple du football, c'est incroyable."
Dans ce temple, les Tahitiens auront fort à faire contre l'Espagne, l'Uruguay et le Nigeria dans le Groupe B de Brésil 2013. "C'est génial", se réjouit-il. "Tous les week-ends à la télé, on voit les joueurs du Real Madrid et de Barcelone alors c'est un véritable cadeau de se retrouver en face de ce qui se fait de mieux au monde. L'Uruguay a de superbes joueurs, comme Diego Forlán, Luis Suárez et Edinson Cavani. Ces deux derniers sont peut-être les meilleurs attaquants des championnats anglais et italien."
Retrouver la rage de vaincre
Depuis son poste de gardien, à quoi s'attend Roche face aux meilleurs artilleurs de l'ère moderne ? "Ça va être très, très, très, très dur", lance-t-il, à la fois souriant et inquiet. "Mais en même temps, c'est magnifique. Beaucoup de gens nous demandent si on a peur. La réponse est non, on savoure."
Malheureusement, depuis son succès sans précédent aux îles Salomon l'an dernier, Tahiti a connu quatre revers consécutifs dans le troisième et dernier tour des qualifications pour la Coupe du Monde de la FIFA 2014™, et a déjà enterré ses espoirs de deuxième visite au Brésil. "On avait la rage de vaincre l'an dernier. Tout le monde était comme ça", rappelle Roche, qui espère retrouver des jours meilleurs, dès le 22 mars prochain avec la venue des Salomonais à Papeete. "On savait que sans cet état d'esprit, on ne pourrait pas atteindre nos objectifs. Le seul moyen de survivre au plus haut niveau, c'est de rester soudés."
Même si les prochains matches n'auront aucun enjeu, le gardien compte bien les mettre à profit pour un objectif bien précis : "Chaque match constitue une étape importante. Chaque seconde qu'on passe sur le terrain est consacrée à la construction de notre équipe pour le Brésil", conclut-il.